Mais qu’est-ce que le Varroa ?
Le Varroa est un acarien originaire d’Indonésie, détecté en France en 1982. Aujourd’hui, l’ensemble des colonies d’abeilles sont infestées.
Il mesure entre 1,1 et 1,6 mm et est repérable à l’œil nu, comme sur la photo ci-dessous. Les varroas visibles sur les abeilles sont des femelles. Hélas, lorsque l’on commence à les voir, cela signifie que la population est déjà importante.
Le Varroa se développe dans le couvain des abeilles et se nourrit de leur hémolymphe ainsi que de leur corps gras.
La femelle Varroa s’introduit dans une cellule de couvain au 9ᵉ jour, juste avant l’operculation. Elle y pond ensuite jusqu’à sept œufs dont le premier donnera toujours un mâle. La population de varroas se multiplie donc très rapidement.


Quels sont les dommages causés par le Varroa ?
Sur l’abeille elle-même :
L’acarien suce l’hémolymphe (le « sang » des abeilles), ce qui entraîne un affaiblissement général : perte de poids, réduction de l’espérance de vie, diminution des capacités de navigation et des performances de vol. Les piqûres ouvrent également la porte à divers virus, notamment le virus des ailes déformées ou le couvain sacciforme.
Sur la colonie :
L’affaiblissement des abeilles entraîne une croissance plus lente de la population, une diminution de la production de miel ou encore l’apparition de couvain en mosaïque.
Il est donc indispensable de maintenir la population de varroas en dessous d’un certain seuil.
Nos traitements jusqu’à cette année
Nous utilisions deux types de traitements :
- Des bandelettes imprégnées d’insecticide (matière active : amitraz).
Les lanières sont placées pendant 10 semaines. Les abeilles, par frottement, provoquent la chute et la mort des varroas présents sur elles et dans le couvain. Ce traitement permet de diminuer la population de varroas, mais depuis quelques années, on observe une résistance croissante à cet insecticide. De plus, traiter des abeilles avec un insecticide pose évidemment question. - Des traitements à l’acide oxalique et formique, efficaces contre les varroas phorétiques (ceux présents sur les abeilles, et non dans le couvain).
Ces acides ne fonctionnent que lorsqu’il n’y a plus de couvain, c’est-à-dire en hiver (mi-décembre) ou au moment des essaimages.
Le nouveau système : le traitement par hyperthermie
Cette année, nous testons un nouveau procédé : le Varroa Controller, un incubateur qui élève la température du couvain pour tuer les varroas qui s’y trouvent.
Le principe est de prélever les cadres de couvain operculé (là où se trouvent les varroas), de les placer dans la machine et de porter le couvain à 40°C. Une sonde est insérée au cœur du couvain, puis le processus est lancé. Le traitement dure environ 2 heures.
Les varroas ne meurent pas toujours immédiatement dans les alvéoles, mais leur système digestif est détruit, ce qui les condamne dans les jours suivant leur émergence.
Associé à un traitement à l’acide oxalique, ce système permet un contrôle plus efficace du Varroa sans avoir recours à des produits chimiques de synthèse.
Cela demande simplement… de refaire de l’apiculture.

